Me CHOI YON SUL, Maître fondateur
L’hapkido correspond à un ensemble de techniques et connaissances en matière de contrôle sur les articulations du corps, les tendons, les ligaments et les muscles, sur les étranglements respiratoires et sanguins, ainsi que les frappes directes sur les points vitaux du corps, formant un système complet d’autodéfense pouvant s’adapter à n’importe quel art martial pour l’enrichir et le rendre encore plus efficace en autodéfense.
C’est aussi un art martial avec une éthique et une philosophie proche du Bouddhisme et du Confucianisme qu’il est possible d’aborder sans connaissance particulière des disciplines de combat.
L’Hapkido a été reconnu par le ministère des sports en 1997 et la FFTDA (Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées) a une délégation pour ce art martial. Sa tâche consiste à encourager et à mettre en place des filières de formation pour les pratiquants de Taekwondo - l’Hapkido joue ainsi un peu le rôle que le Jiu-jitsu joue dans la fédération de Judo - et d’autre part à favoriser de nouvelles formes de pratiques de santé, de gymnastique, de self-défense féminine, de combat peut-être un jour.
Il y a en France, aujourdh’ui, environ 1 000 pratiquants répertoriés (peut-être 2000 au total). La plupart des pratiquants ont plus de 30 ans et sont aussi au sein de la fédération de TKD, ceux qui ne sont pas intéressés par la compétition. D’après Philippe Pinerd (Directeur Technique Fédéral Hapkido), 40% des pratiquants de la FFTDA pourraient être intéressés par cet autre art martial coréen. Il est d’ailleurs bon de combiner les deux pratiques car cela fournit une bonne percussion et en même temps un bon contrôle au corps à corps.
Les styles sont très nombreux en Hapkido, c’est d’ailleurs le principal problème en Corée car il n’existe pas encore d’institution mondiale unique. En France, ce n’est pas un style qui a été retenu mais un Hapkido français, avec une logique de distance et d’angle de frappe, donc une logique de terrain. "On ne différencie pas tel ou tel style : une clef est une clef, l’important est de s’adapter à la distance de combat". Grâce à la notion d’Hapkido français, on arrive à accueillir en France plusieurs styles et ils coexistent très bien.
En France la logique de formation retenue est une logique de distance. Si je suis loin, je vais faire un coup de pied chassé ou sauté, si je suis plus près, je vais utiliser des coups de pied, des coups de genou ou des coups de poing. Au corps à corps, ce sera des clefs, des projections et des contrôles au sol. C’est la distance qui détermine le choix de la technique et pas le style. C’est donc un style français qui est mis en place, la recherche de la perfection technique étant l’objectif principal, comme le dit P.Pinerd, "pour la quantité, on verra plus tard".
Les pratiquants viennent de divers horizons et avec des motivations différentes, c’est donc presque un "Hapkido à la carte" qui leur est proposé. Quatre axes de travail sont retenus :
la santé : tout un travail de préparation au niveau des articulations et des muscles qui est extrêmement bénéfique à la santé.
la technique pure : C’est un bagage qui est extrêmement intéressant pour tous las arts martiaux puisqu’il y a 3800 techniques répertoriées.
l’Hapkido pour les femmes : Il est possible de faire travailler efficacement les femmes sur une attitude "Ying" (féminine) et pas sur une attitude "Yang" (masculine). Cela consiste à utiliser le minimum de force pour le maximun d’efficacité.
le combat : il doit encore être institutionnalisé, il ne sera pas en concurrence avec le Taekwondo. La finalité ne sera pas véritablement sportive mais il s’agira plutôt d’otimiser l’efficacité des techniques.
Sources : KANTCHOL HAPKIDO DOJANG